Tout savoir sur le Net Zero Carbone
COMMENT LA CDA A ELABORÉ SES TRAJECTOIRES ?
En France, la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. Elle définit notamment une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen terme sur les différents secteurs d’activité. Mais les activités de CDA ne relèvent pas d’une catégorie très intense en carbone par rapport à d’autres activités pour lesquelles des objectifs de réduction sont fixés par filière (ex : cimenterie, automobile, bâtiments, production d’énergie, etc.) :
- Les activités de la CDA ne sont pas éligibles à la Taxinomie européenne qui, dans sa première version, se concentre sur les plus gros émetteurs.
- Le Groupe n’est pas concerné par le Système d'échange de quotas d'émission (SEQE-UE) qui s’applique aux émetteurs européens les plus intensifs.
Néanmoins, tous les sites des Domaines skiables et des Parcs de loisirs, ont élaboré leur propre trajectoire à partir :
- des bilans des émissions scope 1 et 2, réalisés chaque année et des actions concrètes à déployer pour réduire chaque poste d’émissions de GES sur les scopes 1 et 2
- des moyens financiers pour y arriver :
> Les investissements nécessaires, et le surcoût spécifique à la trajectoire de décarbonation
> Les économies ou surcoût d’énergie en conséquence des actions menées
> des potentiels de réduction des Gaz à Effet de Serre générées par chaque action, par rapport à l’année de référence (2018/2019).
La somme de ces résultats permet aujourd’hui à chaque site de disposer d’une trajectoire claire et opérationnelle avec des objectifs chiffrés à atteindre en termes de réductions des émissions de GES, des actions à mettre en place pour y parvenir et des moyens financiers à mobiliser.
SCOPES 1, 2 ET 3 : DE QUOI PARLE-T-ON ?
Pour mesurer l’empreinte carbone, les méthodes en place catégorisent les émissions de GES en 3 périmètres distincts : les « Scopes ».
- Le Scope 1 regroupe les émissions directes produites par l’entreprise et sa combustion d’énergies fossiles (carburant, fioul, gaz, charbon, etc.). Ce sont les émissions dont l’entreprise est entièrement responsable, et provient de combustion des bâtiments, infrastructures, véhicules ou engins qu’elle possède ou contrôle.
- Le Scope 2 concerne la somme des émissions qui sont émises indirectement par l’entreprise lorsqu’elle produit ou achète de l’électricité, de la chaleur, de la vapeur ou du froid.
- Le Scope 3 englobe donc tout le reste. Il prend en compte toutes les émissions des GES qui pourraient avoir lieu en amont ou en aval des activités de l’entreprise. Par exemple, les émissions liées à la fabrication et au transport de matières premières et de biens achetées, liées aux consommations d’énergie des prestataires de services auxquels nous pouvons faire appel ou encore liées au déplacement des salariés (professionnel ou domicile-travail) ou des visiteurs pour se rendre sur les sites. C’est dont une partie majeure de l’empreinte carbone.
QUELLES SONT LES SOURCES D’EMISSIONS DIRECTES DE LA CDA ?
L’impact principal de nos activités en matière de gaz à effet de serre provient de la consommation énergétique sur site, mais diffère selon les métiers et le pays d’implantation du site.
- Tout d’abord, nos activités sont largement électrifiées (remontées mécaniques, enneigeurs, attractions, chauffage des bâtiments)
- Notre impact principal concerne la consommation d’énergies fossiles pour les véhicules et notamment les engins de damage dans les Domaines Skiables, et la production de chaleur dans les Parcs de Loisirs
- En Belgique et Pays-Bas, l’électricité est plus carbonée qu’en France et nos émissions sont également liées au besoin de chaleur sur site
- Dans une moindre mesure, la génération de froid peut générer des émissions de gaz à effet de serre.
QUELLES ACTIONS CONCRETES SUR LE SCOPE 3 ?
La CDA s’engage à publier son bilan carbone complet (incluant le scope 3) au plus tard en 2024 mais mène d’ores et déjà des actions sur ce champs et s’engage à multiplier les initiatives.
Travailler en partenariat avec nos fournisseurs :
Le Groupe a validé en 2022 au sein de sa raison d'être, l'engagement d'agir pour une diminution du scope 3, en suivant notamment la part de ses dépenses couvertes par les fournisseurs en cohérence avec les Accords de Paris. Une démarche de structuration du suivi et de l'accompagnement de ses fournisseurs est en cours de consolidation.
Recourir à l’économie circulaire et locale :
Depuis son démarrage en 2011, l’activité de modification et de déplacement de remontées mécaniques est devenue une activité cœur d’Ingelo (filiale interne d’ingénierie du Groupe). Ainsi, 14 télésièges et 9 téléskis ont été déplacés/modifiés de 2011 à 2022, et la filiale a créé et occupe ce marché « d’occasion » sur lequel les constructeurs d’équipements ne se positionnent pas. Ingelo est donc devenu un acteur maison de l’économie circulaire, en recyclant et réutilisant les anciens équipements pour les réinstaller sur de nouvelles implantations, en lieu et place de l’achat d’un matériel neuf. (en savoir plus)
> Depuis 2016 : reconditionnement d’engins de damage à moins de 100km des stations. Dans une dynamique d’accélération, 6 machines ont fait l’objet d’un reconditionnement en 2021 puis en 2022.
> En 2021, le Groupe a signé un partenariat de recyclage avec la société IDM pour transformer des bandages de remontées mécaniques en tapis antidérapants pour gares de remontées mécaniques, le tout en région Rhône-Alpes. Sur la saison 2021-2022, les domaines skiables du Groupe ont redirigé 31 tonnes de bandages vers ce nouveau processus industriel qui leur donnera une seconde vie sous forme de 12 000 dalles Ecoverclip®, dont certaines sont réinstallées ensuite dans nos gares de remontées mécaniques. Suite à une analyse ACV, grâce à cette opération, 218 t de Co2 ont pu être évitées. La gare de départ du Funiplagne a été la première de France à s’équiper de 130m² de ces tapis et participe au retour d’expérience concernant la durabilité des produits.
> En 2021 les 13 kms de gradins extérieurs du Parc du Futuroscope sont renouvelés et fabriqués à partir de 6 900 briques Tetra Pak® recyclées par une entreprise régionale. (en savoir plus)
Gérer durablement les déplacements de nos visiteurs :
> 2021 : Le Groupe relance la ligne ferroviaire Londres – Moutiers – Bourg Saint Maurice, commercialisé par Travelfactory (filiale à 100% de la CDA) sous le nom de « Travelski Express » (en savoir plus).
2022 : Le Groupe renouvelle le Travelski express depuis Londres et déploie le concept en France sur la ligne Paris – Moutiers – Bourg Saint Maurice, commercialisé par Travelfactory (filiale à 100% de la CDA) sous le nom de « Travelski Express ».
2023 : Le Groupe lance avec sa filiale Travelfactory un appel à candidature européen pour proposer à sa clientèle une offre pérenne de mobilité décarbonée en train depuis la France, Le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Belgique (depuis Paris, Londres, Amsterdam et Bruxelles) en direction des Alpes françaises sur la période triennale 2024 – 2027 (en savoir plus). Parallèlement le Groupe commercialise pour la troisième saison une offre Travelski express sur la ligne ferroviaire Londres – Moutiers – Bourg-Saint-Maurice (nouveau format de voyage développé par Eurostar comprenant un changement de train à Lille).
> L’accès au Futuroscope est facilité par une passerelle piétonne directement connectée à la gare TGV/TER.
> Des billets combinés offrent des réductions pour se rendre à Walibi Belgium, Aqualibi ou à Bellewaerde et Aquapark par le réseau ferroviaire.
> Le funiculaire entre la gare de Bourg-Saint-Maurice et Les Arcs 1600 a été rénové en 2019 et son accès est gratuit sur présentation du billet de train pour se rendre à la station de ski des Arcs.
> Plusieurs solutions de transport collectif existent pour se rendre sur les sites de loisirs : navettes stations gratuites (à Tignes et Val d'Isère), navettes depuis Paris ou l’aéroport Charles de Gaulle pour se rendre au Parc Astérix, services de bus grande distance s’arrêtant désormais au Parc Astérix ou à Walibi Rhône-Alpes (en haute saison).
> Les parcs de loisirs accompagnent également la mobilité électrique de leurs clients avec l’installation progressive de près de 1000 bornes de recharge sur leurs parkings.
COMMENT SE SITUE LA TRAJECTOIRE CDA PAR RAPPORT AUX ACCORDS DE PARIS ?
Chaque acteur économique est appelé à « faire sa part » pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris adopté en 2015. Cet accord international vise à contenir d'ici à 2100 le réchauffement climatique nettement en dessous de 2 °C, et si possible à limiter l’élévation des températures à 1,5 °C. Pour les acteurs n’appartenant pas à une filière qui a une trajectoire sectorielle spécifique, Science Based Target initiatives (SBTi) a identifié des trajectoires indicatives appelées « absolute contraction approach ». Sur la période 2020-2035, les trajectoires indicatives à suivre pour les scopes 1 et 2 sont :
- Une réduction de 4,2% min. par an pour un alignement « Accord de Paris - 1.5°C »
- Une réduction de 2.5% min. par an pour un alignement avec l’objectif « Accord de Paris - bien inférieur à 2°C »
Le plan Net Zéro Carbone du Groupe ambitionne des réductions d’émissions de GES plus importantes que les trajectoires ci-dessus.
POURQUOI EST-CE IMPORTANT POUR LA CDA DE CONTRIBUER A L’ACCORD DE PARIS ?
A la Compagnie des Alpes, nous sommes convaincus qu’il est de notre responsabilité d’assurer la durabilité et la préservation des territoires d’exception sur lesquels s’exercent nos activités. L’urgence à agir est portée par les dirigeants et par l’ensemble des collaborateurs du Groupe.
Aider les collectivités et les territoires (et parmi elles nos délégants), à atteindre leurs objectifs climatiques sur leur périmètre territorial est une marque directe de valeur ajoutée sur le territoire en contribuant à une dynamique et à un effort collectif.
Le réchauffement climatique fait peser un risque très important sur l’activité des sports d’hiver à long terme. Il est donc impératif et légitime de « défendre la neige et les hivers » en s’inscrivant dans la trajectoire des accords de Paris.
Au-delà du modèle économique des sports d’hiver ou des pratiques de montagne, c’est donc aussi un patrimoine immatériel lié à la montagne et aux hivers qui peut disparaitre, et dont CDA est dépositaire :
- Les stations du groupe ont hérité du modèle économique des sports d’hiver dans la lignée du Plan Neige des années 1950-1960 dont les objectifs étaient multiples :
> lutter contre l’exode rural en dynamisant l’économie locale dans un contexte de nombreux freins au développement en zone de montagne,
> proposer des loisirs de masse, symboles de la modernité et d’un idéal démocratique avec l’ouverture au plus grand nombre,
> équilibrer la balance commerciale an attirant des devises étrangères.
> Au fil des décennies, s’est constitué un patrimoine immatériel lié aux loisirs à la neige qui sont source d’émerveillement, de bien-être, de lien familial et intergénérationnel et une fabrique de souvenirs inoubliables pour de nombreuses générations.
Pour les parcs de Loisirs situés en zones urbaines ou péri-urbaines, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur est un risque exogène à prendre en compte concernant leur fréquentation. Certains sont aussi exposés à des risques d’inondations, comme à Walibi Belgique en 2021.